Quelque part au large de l’Océan Pacifique, flotte ce que l’on nomme le “septième continent” aussi appelé “vortex de plastique”1. Sa taille est estimée à plus d'1,6 millions de km2, soit trois fois la France métropolitaine et témoigne de l’importance de réduire notre consommation de plastiques.
Pourquoi faut-il supprimer le plastique à usage unique ?
La production de plastique a un coût, qui dépend notamment du cours du pétrole (99 % est fabriqué avec des polymères) et qui pourrait donc fortement augmenter dans les années à venir.
Cette production génère des externalités négatives, c’est-à-dire des coûts cachés. On peut notamment citer les dépenses en santé publique pour les maladies liées au contact des corps humains avec les microparticules de plastique, ou les dépenses liées au traitement des déchets et à la dépollution des cours d’eau. Le coût global du plastique serait 10 fois plus élevé que son coût direct2.
On estime que chaque année, entre 9 et 14 millions de tonnes de plastique sont déversées dans l’océan.
La France consomme quant à elle 4,8 millions de tonnes de plastiques (dont près de 46 % pour les emballages) par an. Les produits et emballages en plastique à usage unique représentent plus de la moitié des déchets macroscopiques retrouvés sur les plages de l’UE3.
Les contenants en plastique sont susceptibles de contenir des perturbateurs endocriniens, qui peuvent se retrouver dans les produits, notamment quand ils sont remis en température.
Par ailleurs, des particules de plastique peuvent être ingérées. Cela peut provoquer des changements hormonaux, des troubles du développement, des anomalies de la reproduction et des cancers4.
Les lois EGAlim et AGEC (loi anti-gaspillage pour une économie circulaire) ont inscrit des mesures visant à réduire le volume de déchets générés par le secteur de la restauration collective de 50 % par rapport à son niveau de 2015 d’ici 2025, notamment :
En matière de recyclage, le gouvernement a mis en place la stratégie des 3R (Réduction, Réemploi, Recyclage) afin de réduire l’utilisation du plastique. L’un des objectifs est de tendre vers 100 % de recyclage des emballages en plastique à usage unique d’ici 20257.
Dans un premier temps : réaliser un diagnostic de votre utilisation de plastique à usage unique : pour quoi, à quelle fréquence.
Dans un second temps : demandez-vous ensuite par quoi et comment vous pouvez le remplacer.
Pour l’approvisionnement : la consommation des produits frais, de saison et locaux réduit l’utilisation des plastiques utilisés pour les transporter. Les établissements qui souhaitent approfondir ces enjeux de limitation de leurs déchets peuvent se tourner vers des approvisionnements en vrac pour leurs fruits, légumes et produits secs ; à condition de bien respecter les normes d’hygiène et de traçabilité.
Pour remplacer la vaisselle et les emballages à usage unique, plusieurs alternatives sont à votre disposition : verre, céramique, inox, “nouveaux plastiques”. Ces achats représentent un investissement mais seront rentables sur le long terme.
Il est indispensable d’étudier comment stocker les contenants que vous utiliserez et prévoir une zone de nettoyage afin de les nettoyer. Il faut aussi prendre en compte dans votre organisation le temps et les besoins supplémentaires en personnel que peut prendre un approvisionnement avec moins d’emballages.
Notes
1. Manon Raad, Pollution plastique : qu'est-ce que le "septième continent" ?, 2022.
2. Ministère de la Transition écologique, La Stratégie 3R pour les emballages en plastique à usage unique, 2022.
3. Ministère de la Transition écologique, La Stratégie 3R pour les emballages en plastique à usage unique, 2022.
4. Ministère de la Transition écologique, La Stratégie 3R pour les emballages en plastique à usage unique, 2022.
5. Ma.cantine, Interdiction du plastique.
6. Décret n° 2019-1451 du 24 décembre 2019 relatif à l'interdiction de certains produits en plastique à usage unique.
7. Ministère de la Transition écologique, La Stratégie 3R pour les emballages en plastique à usage unique, 2022.
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