D’après une étude de l’Agence Bio, plus de trois quarts de la population française souhaite voir plus de produits bio servis dans les cantines scolaires, les hôpitaux ou les maisons de retraite1.
Adoptée en 2018, la loi EGalim est un levier pour répondre à cette demande des Français.es. Elle flèche notamment les achats alimentaires de la restauration collective vers des produits de qualité, et attend des établissements qu’ils atteignent chaque année un niveau de 50% de produits durables et de qualité dans leurs approvisionnements, dont 20% de produits bio. La part de ces produits dits EGalim est calculée sur le montant total hors taxe des achats annuels (en année civile).
Cependant, les obligations en termes d’approvisionnement sont difficiles à atteindre. Selon Laure Verdeau, directrice de l’Agence Bio, « Ce qu'on sait avec un assez bon degré de certitude, c'est qu'actuellement, on est à quasiment 6% dans les cantines ».
Annuellement, la restauration collective représente plus de 3,5 milliards de repas. Elle est donc un acteur clef de l’alimentation en France et a le pouvoir d’agir sur nos modes de consommation. Privilégier des approvisionnements durables, de qualité et bio permet de mettre à disposition des convives des aliments sains et à impact environnemental limité.
Dans cet article nous vous guidons, étape par étape :
- Identifiez la part de produits labellisés SIQO ou dits EGalim sur vos factures d’achats
- Quelques pistes pour augmenter vos ratios EGalim
La loi EGAlim vous demande de ventiler chaque famille de produits (viandes & volailles, charcuteries, poissons, fruits, légumes, produits laitiers, boulangerie, surgelés, boissons) par label de qualité (Bio, AOP, AOC, IGP; STG, HVE, pêche durable, label rouge, commerce équitable, fermier). S’il est possible de flécher l’origine géographique des produits, il n’est pas autorisé par code de la commande publique de préciser l’origine géographique du fournisseur. Les produits “locaux” ou “de proximité” ne sont donc pas automatiquement concernés par cette loi.
Afin de calculer la part de produits bio et labellisés que vous utilisez déjà, il faut reprendre les factures de vos fournisseurs. Vous pouvez les traiter grâce au calculateur Excel mis à disposition par le gouvernement sur le site “ma cantine”, dans l’onglet “tableau de bord” ou à l’aide d’autres outils numériques.
Une fois ces chiffres recueillis, il faut les déclarer sur le site “ma cantine”.
La restauration collective en gestion concédée doit aussi renseigner ses pourcentages EGalim sur cette plateforme. Lors de la rédaction du contrat délégation, il est donc important d'inclure des clauses pour demander au prestataire qu'il transmette ces chiffres régulièrement, et de mettre en place un suivi de la prestation afin de vérifier la bonne atteinte des objectifs de la loi EGalim.
Des aides et subventions de l’État sont aussi à saisir ! Depuis le 1er janvier 2024, toutes les cantines éligibles à la cantine à 1€ peuvent percevoir un bonus EGalim d’1€ si elles sont inscrites sur ma cantine ! Les collectivités qui mettent en place une tarification sociale dans leurs cantines peuvent bénéficier de cette aide financière de l’État. Vérifiez votre éligibilité juste ici : https://www.asp-public.fr/aides/cantine-a-1-euro
Ce travail de collecte de données, bien que nécessaire pour améliorer progressivement la qualité de vos approvisionnements, représente une certaine charge administrative. Il existe des outils informatiques qui automatisent ces suivis chiffrés (ratio EGalim, volume de gaspillage alimentaire et de déchets…) ou des acteur.rices en mesure de vous accompagner sur ces questions.
Vous avez caractérisé vos approvisionnements et quantifié la part de produits bio, durables et locaux ? Vous pouvez maintenant identifier des pistes pour augmenter ces pourcentages et vous ancrer dans une démarche territoriale. Les différents volets de la loi EGalim sont de bons leviers :
L’identification d’autres sources d’approvisionnement locales labellisées durables et budgétairement accessibles, le travail de produits bruts en cuisine (les matières premières brutes sont souvent moins chères, plus nutritives et de meilleure qualité gustative !) ou la mise en place d’actions de sensibilisation auprès des convives sont autant d’enjeux à adresser pour donner vie à vos démarches de transition alimentaire. Ces activités à forte valeur ajoutée demandent du temps à vos équipes. Pour entamer des démarches de transition alimentaire, il est donc nécessaire de réfléchir aux modèles organisationnels de vos cuisines !
Notes
1. Agence Bio, Mesure de l'introduction des produits bio en restauration collective, 2019.
2. CRALIM Provence - Alpes - Côte d’Azur, Présentation du Comité régional d’alimentation, 2019.
État des lieux pour connaître la cartographie de son restaurant et créer une feuille de route vers une restauration durable.
L’outil pour proposer des menus durables et piloter simplement votre cuisine, de A à Z
Analyser les pratiques de sa restauration en globalité pour bien cibler les actions de sa transition alimentaire
Réaliser un diagnostic individuel sur site pour faire état des lieux du fonctionnement actuel et établir des préconisations d'optimisation du fonctionnement et pistes d'action.
Connaître, mesurer et maîtriser tous les coûts de sa restauration durable
Lever le "frein du budget" en donnant des outils concrets et adaptés aux établissements de restauration.
Accompagner au changement et à la transition alimentaire dans les conditions réelles de production et de service
Accompagner les établissements de restauration dans la définition d'un projet de restauration collective durable via des bases méthodologiques et thématiques de développement.
Label en 3 niveaux pour une restauration collective durable : bio , saine et locale
Appréhender les conditions générales de vente d'un acteur local : délais et minimum de commande, franco de port etc.
Avoir une connaissance de l'offre locale permettant d'identifier et de répondre aux besoins en produits locaux et AB (expertise dans le domaine des AO).
Le suivi qualité est un outil de progrès pour valider l’application des engagements contractuels, mais aussi questionner ses pratiques.
Diagnostic emballages et organisation, Co-construction stratégie de réemploi sur-mesure, Accompagnement à la mise en oeuvre, Formation au réemploi
Kit de réemploi à la carte : Sélection contenants, Système de consigne, Borne de collecte, Circuit lavage, Logistique, Signalétique, Formation, Sensibilisation, Traçabilité, Reporting
Diagnostic de votre organisation et de vos pratiques en lien avec la loi EGAlim
Afin de définir au mieux les axes d’amélioration en matière d’approvisionnement, vous pouvez consulter :
À noter : en 2023, il faut effectuer la télédéclaration de ses données d’achats de denrées alimentaires 2022 entre le 13 février 2022 et le 15 mai 2023.